Nous allons essayer de vous expliquer un peu dans cet article comment on plonge concrètement en sidemount (SM). A l’inverse de ce que l’on pourrait croire on ne s’invente pas tout seul plongeur sidemount un matin en se réveillant. Bien qu’accessible au débutant dès le Niveau 1 ou l’Open Water, le SM demande un minimum d’entraînement, de pratique et de connaissances sur les procédures de sécurité spécifiques mais aussi dans l’utilisation du matériel. Sans respecter ces conditions vous serez assurés de ne pas apprécier tous les avantages de cette configuration (voir article : « Le sidemount: pour quoi faire ? ».
Il ne suffit pas d’accrocher avec des mousquetons de part et d’autre du corps les bouteilles pour plonger sidemount. On pourrait parler plutôt de vrac-mount dans ce cas. Pour plonger en SM il faut donc un matériel adapté, on oublie le gilet stabilisateur classique ou le harnais tech avec wing et plaque métallique que l’on utiliserait avec des bouteilles dans le dos. En SM on supprime toutes parties dures pour plus de confort, le harnais à la particularité de comporter un système élastique afin de positionner correctement les bouteilles contre soi de manière fixe. Constitué quasi exclusivement de sangles il sera agrémenté d’un système de stabilisation dont le volume est placé en bas du dos pour compenser la flottabilité des poumons et favoriser une position bien à plat dans l’eau. Le lestage est positionné proche du corps le long de la colonne vertébrale ou dans un gilet en néoprène de chasse sous marine. Les bouteilles sont souvent en aluminium (S40, 7l, S80) mais peuvent aussi être en acier (4l, 6l, 7,5l, 10l, 12l légers). Les robinets symétriques DIN auront un ergot pour une meilleure pratique. Les détendeurs ont en général un manomètre court (plus pratique) et un direct système qui partent le long du bloc, les seconds étages ont leur flexibles qui passent derrière la nuque et peuvent être équipés de coude 90° ou 120° afin d’améliorer le confort. Une bonne configuration en sidemount est propre et jolie à voir sous l’eau, on essaye d’enlever tout ce qui est inutile. Il y a un ordre aussi à respecter lorsque l’on s’équipe : le tuyau du détendeur de secours se place en dernier si l’on veut pouvoir assister un coéquipier. Tous ces petits détails font la différence entre sidemount moderne, efficace, et un semblant de mimétisme. Mais il faudra ajouter à cela une maîtrise et un bon réglage de son matériel. En effet on alternera les détendeurs pour équilibrer les pressions dans les blocs si l’on ne plonge pas en mono bouteille. S’équiper demande un temps d’adaptation aussi tout comme la lecture de ses manomètres, donner son détendeur de secours, purger sa wing, manipuler les bouteilles sous l’eau et gérer un débit continu de deuxième étage. La position fine des anneaux sur le harnais ne s’invente pas tout comme la manière d’utiliser l’élastique du harnais ou le positionnement des cerclages et des mousquetons sur les bouteilles qui doivent être dans l’axe des points d’accroche (ergots en général mais des variantes existent). Ceci pour qu’elles effectuent un quart de tour vers l’extérieur afin qu’elles restent alignées le long du corps et que les premiers étages des détendeurs soient sous les aisselles. Pour qu’ils soient ainsi protégés du milieu avec les manomètres et valves de robinets accessibles, il faut effectuer une boucle autour du col des robinets avec l’élastique qui viendra se bloquer sur l’ergot. Il y a donc une bouteille droite et une gauche qu’il faut savoir reconnaître. Vous l’aurez compris, bien que n’étant pas dure à comprendre et à gérer (2 à 4 journées suffisent pour avoir les bases) et semblant si facile à mettre en oeuvre lorsque l’on voit un bon plongeur sidemount sous l’eau, cette configuration ne s’improvise pas.
Nous espérons vous avoir un peu éclairé sur la pratique du sidemount. Si vous n’êtes pas encore formés n’hésitez pas à vous rapprocher d’un instructeur reconnu dans la communauté des plongeurs pour une bénéficier d’une formation de qualité. Ce temps passé malgré le coût vous assurer une économie d’énergie certaine par rapport à l’option d’apprendre tout seul dans son coin. Attention aux formateurs pseudo qualifiés, non expérimentés qui surfent sur la vague du sidemount du fait de sa popularisation. Nous vous encourageons à bien vérifier les retours des précédents élèves comme il est possible de le faire par exemple sur notre site.
L’équipe Click-Dive, site de réservation spécialisé en plongée, vous souhaite de belles immersions.
Brice MASI
Photographie de Yannig CHARLES