Marc-André Bernier à la barre du HMS Erebus. / Marc-André Bernier at the bow of HMS Erebus.

L’expédition de John Franklin en Arctique

in Culture

De Jules Vernes à aujourd’hui, rêve d’évasion ou quête de nouvelle terres, les explorateurs ont toujours voulu découvrir de nouvelles contrées et marquer l’Histoire. John Franklin fait parti de ces aventuriers, nous vous proposons d’embarquer avec nous et de percer les mystères du HMS Erebus et du Terror.

Sketch of the situation of the HMS Terror at Sunrise July 14, 1837, LAC.jpg © Bibliothèque et Archives Canada/ Owen Stanley

Qu’est-il arrivé aux navires d’exploration HMS Erebus et Terror, disparus mystérieusement il y’a 170 ans dans l’Arctique canadien ?

Partis du Royaume unis en 1845 à la recherche du passage du Nord-ouest et commandés par John Franklin, ces deux trois-mâts habitués des expéditions polaires ne revirent jamais les rivages anglais.

Pourtant, leur notoriété était grande, avec une expédition dans l’arctique en 1836 et une dans l’antarctique entre 1839 et 1843, rien ne pouvait présager le pire. Ces navires étaient équipés de machines à vapeur, d’un blindage de coque en fer pour résister à la pression des glaces et avaient embarqué 3 ans de vivres.

D’incroyables efforts de recherche pour retrouver des survivants, permirent la découverte en 1859 d’un message laissé sur l’île du Roi William, nous informant que 23 membres de l’équipage seraient morts mystérieusement le 11 juin 1847. Des 105 survivants ayant tenté de rejoindre la civilisation par voie terrestre, seuls du matériel et des mentions de cannibalisme furent recueilli auprès des Inuits, témoignant des atroces conditions de leur disparitions dans ces terres gelées.

A la recherche des navires HMS Erebus et du Terror

Le HMS Erebus vu de la surface de l'eau. / HMS Erebus, seen from above the water. © Parcs Canada / Thierry Boyer

Le HMS Erebus vu de la surface de l’eau. / HMS Erebus, seen from above the water. © Parcs Canada / Thierry Boyer

Plusieurs missions archéologiques menée, depuis 2017, sur ces deux épaves par l’équipe de Parcs Canada, ont permis grâce aux plongeurs ainsi qu’à l’utilisation d’un drone, de remonter des images inédites de ces navires. 

Une expédition à la recherche des épaves est menée par la Défense canadienne en 2014, en collaboration avec les communautés Inuits, a permis la découverte de l’un des navires, à quelque 300 km de l’île du Roi William, identifié comme l’Erebus.

En 2016, l’épave du Terror est localisée grâce au sondeur du navire de recherche Martin-Bergmann dépêché ainsi que deux autres bâtiments par l’Arctic research foundation. 

La barre du HMS Terror, vue de l’arrière, on peut y voir un inclinomètre sur la face arrière de la barre et le mât d’artimon en arrière plan. / HMS Terror helm, as viewed from the stern, inclinometer on the aft face and mizzen mast in the background. © Parcs Canada / Thierry Boyer

Image du HMS Terror prise par le sonar à balayage latéral / Side scan sonar imagery of HMS Terror. © Parcs Canada

L’eau d’une température à peine supérieure à 0 °C ainsi que le manque de luminosité ont contribué à une excellente conservation des vestiges. Les phénomènes météorologiques extrêmes de l’arctique canadien sont également la cause de très difficiles conditions de travail pour les plongeurs archéologues, qui sont parfois amenés à opérer sous glace comme au printemps 2015.

Les vestiges des navires d’exploration de John Franklin : des trésors préservés

L’Erebus et le Terror reposent droit sur leurs quilles à respectivement 11 m et 24 m de fond. 

Sur l’Erebus , parmi les planches du pont supérieur, les plongeurs ont trouvé des pompes de cale et des ancres et, plus étonnamment, la cloche en laiton du navire. 

Quant au Terror, des cabines d’équipage, un réfectoire et un entrepôt de nourriture demeurent intacts, l’ancre levée et certaines écoutilles ouvertes, laissent à penser que l’équipage l’ai abandonné précipitamment.
Les sédiments recouvrant les vestiges ont agi comme une couche protectrice préservant ainsi les matières périssables les plus fragiles comme les papiers et les fibres textiles. Les archéologues ont d’ailleurs bon espoir de pouvoir retrouver journaux et documents du capitaine.

Guindeau et cloche sur place. Filippo Ronca éclairant la cloche. Remarquer le phéon estampé de la marque de propriété du gouvernement britannique et de l’année « 1845 ». / Windlass and bell in situ, Filippo Ronca shinning light on bell. Note the embossed “broad arrow” British government property mark, and the embossed date “1845.” © Parcs Canada / Thierry Boyer

Devenu l’un des projet archéologique sous-marin le plus important du Canada, d’autres missions sont programmées afin d’en savoir plus sur le destin funeste de cette expédition.

Auteur : Kevin Pinçon – Plongeur – Archéologue

Nous remercions Parcs Canada pour le partage des informations et des photographies

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