Augmenter sa sécurité avec les mélanges: le Trimix

in Technique


Nous avons vu dans un article précédent (cf « Augmenter sa sécurité avec les mélanges : le nitrox ») les avantages de plonger avec un mélange suroxygéné. Nous en avions aussi décrit les limites car il ne permet pas de descendre très profond (ppO2 trop élevée). Nous allons donc essayer de vous faire comprendre les avantages du trimix et un peu son mode de fonctionnement sans toutefois rentrer complètement dans les détails. Qu’est-ce que le trimix ? Il s’agit d’un mélange gazeux constitué de trois molécules au lieu de deux habituellement.

On met donc en plongée sous-marine de l’hélium en plus de l’oxygène et de l’azote dans les bouteilles, ce qui diminue les pourcentages et donc les pressions partielles de l’O2 et le N2. L’hélium ayant l’avantage d’être assez neutre pour l’organisme par rapport à l’azote il permet d’être clair au-delà de 30m de profondeur (début de la zone dites narcotique). Ne pas subir l’ivresse des profondeurs est primordial et permet d’être pleinement conscient de ce que l’on fait, de vérifier ses paramètres de plongée (temps, profondeur et consommation) et en plus d’augmenter sa sécurité ; cela permet de se souvenir de sa plongée et d’en profiter réellement. L’hélium présente cet avantage car il est beaucoup plus léger que le N2. En contrepartie pour que son élimination se fasse bien il faudra remonter plus doucement qu’avec un mélange binaire (air ou nitrox) car il quitte aussi très vite les tissus pour retourner dans le sang et donc la grande quantité qui sera dans l’organisme nécessitera un peu plus de temps pour s’évacuer.

La vitesse de remontée recommandée est de l’ordre de 9 mètres par minute contre en moyenne 16 mètres par minute en plongée loisir. Pour faciliter l’élimination de l’hélium on utilise plusieurs bouteilles de nitrox afin de permettre à l’oxygène de chasser plus rapidement l’hélium lors des paliers et maintenir une ppO2 la plus haute possible sans dépasser 1,6 bars). En plongée trimix il est impensable d’envisager de ne pas faire ses paliers ; on a un véritable plafond virtuel au-dessus de soi. Tout est donc mis en œuvre pour éviter d’avoir à shunter ses paliers et les « what-if » doivent permettre cette anticipation. Par exemple, les bouteilles sont préparées pour pouvoir suppléer à la perte d’un des blocs durant la plongée en cas de panne technique.

La plongée au-delà de 70 à 80 mètres demande des bouteilles intermédiaires supplémentaires que l’on appelle « travels » car la pp02 en surface de ces gaz hypoxiques (inférieurs ou égaux à 16% d’oxygène) ne sont pas respirables jusqu’en surface et surtout la ppO2 chuterait trop bas (en dessous de 1 bar) pour avoir une bonne décompression. Le trimix fait donc vraiment partie de la plongée technique et demande pas mal de matériel et de préparation (planification de la plongée, identification du matériel et gestion de celui-ci, etc.). Dans les très hautes profondeurs, zone des 200m de profondeur et au-delà (plongées extrêmes), l’hélium n’est plus si neutre que cela et entraîne des manifestations neurologiques que l’on appelle SNHP (Syndrome Nerveux des Hautes Profondeurs).
Comme vous l’aurez compris la plongée profonde ne s’improvise pas. Nous vous recommandons encore une fois car pour nous la sécurité prime, de suivre une bonne formation afin de profiter de vos virées subaquatiques.

L’équipe Click-Dive, site de réservation spécialisé en plongée, vous souhaite de belles immersions.

Brice MASI

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